#29 Comment rebondir après le bore-out ? podcast 100 Tabou
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#29 Comment rebondir après le bore-out ?

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Le terme bore-out, est apparu pour la première fois en 2007. Ressemblant au mot burn-out, il vient du mot anglais “boring” qui signifie “ennuyeux” et “out” qui signifie “en dehors”. On l’utilise pour parler d’épuisement professionnel par l’ennui. C’est donc quelque chose de bien différent du burn-out, voire complètement l’inverse. Pourtant, ils viennent de la même base : ne plus trouver de sens dans notre travail. Mais alors comment rebondir après le bore-out ?

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Stéphanie au micro de 100 Tabou. Elle a souhaité témoigner sur le sujet, car il y a peu, et comme beaucoup de personnes aujourd’hui, elle s’est retrouvée chez elle à ne plus vouloir retourner au travail. Des symptômes dépressifs pour commencer, elle a finalement compris que ce n’était ni une dépression, ni un burn-out. Stéphanie faisait un bore-out. Mais qu’est-ce donc au juste ? Quels en sont les symptômes ? Comment rebondir après le bore-out ? Comment guérit-on de cela ? Peut-on vraiment guérir complètement d’ailleurs ? J’ai posé toutes ces questions à Stéphanie.

Pourquoi témoigner sur le bore-out ?

On parle souvent de burn-out, mais pourtant ce n’est pas ce que ressentait Stéphanie. Elle s’est donc renseignée. Elle a épluché différents articles qui parlaient du burn-out et différents témoignages dans des podcasts. Jusqu’au jour où elle est tombée sur le mot bore-out. L’ennui au travail (si l’on fait un raccourci). Voilà c’est ça. Elle a trouvé les raisons de son mal être au travail. Stéphanie a compris ce qui n’allait pas et a pu mettre un mot sur ses maux.

Quelle différence entre burn-out et bore-out ?

Le burn-out et le bore-out ont un point commun : ne plus trouver de sens dans son travail. Mais il y a bien une différence entre les deux, car finalement ils sont bien différents.

Le burn-out est un trop plein de choses. Comme un surmenage. On n’arrive plus à gérer toutes les informations qui nous parviennent et notre corps réagit alors par son arrêt total.

Le bore-out est quelque chose qui nous arrive lorsque l’on manque de travail par exemple et que l’on s’ennuie. On n’arrive plus à travailler pour faire quelque chose de construit. C’est un cercle vicieux. Plus on s’ennuie et moins on fait de choses et plus on s’ennuie, etc.

Moi je cherchais du sens dans mon travail, mais les autres me disaient d’arrêter de chercher quelque chose qui n’existe pas.

Stéphanie

Cette impression de tellement chercher que l’on finit par tout abandonner et ne plus vouloir rien faire. Cette mise au placard entraîne un bore-out chez Stéphanie.

On est en bore-out quand on s’ennuie dans son travail :

  • – soit parce qu’on n’a pas assez de travail
  • – soit parce qu’on n’est pas assez sollicité et stimulé
  • – ou alors parce qu’on a un travail monotone et répétitif

Les symptômes du bore-out

Tout à débuté lorsque Stéphanie à commencé à aller au travail en marche arrière. Elle s’imaginait avoir un accident (matériel et non grave) sur le chemin du travail qui la mettrait en retard, voire l’empêcherait de venir travailler. Elle faisait exprès d’être en retard pour retarder le moment fatidique. S’ensuivent des problèmes physiques. Stéphanie développe des maux aux cervicales.

Elle se retrouvait très souvent à travailler avec une minerve. Ainsi que de nombreux maux de tête. Son cerveau imposa au corps de Stéphanie un mal être physique, développant comme une maladie chronique, qui, médicalement était impossible à soigner. Car ces maux venaient de son mal-être intérieur. Stéphanie allait également tous les jours au travail en pleurant, et a même développé des addictions comme le tabac.

Comment arrive le bore-out ?

Ses missions étaient de moins en moins en accord avec ses valeurs. Travaillant dans la restauration du milieu hospitalier, sa direction continuait d’importer de la nourriture bio de Chine plutôt que de trouver des agriculteurices locaux mais pas forcément bio. Cet aspect environnemental pesait sur elle. Ne s’entendant plus avec sa direction sur ce sujet, ses symptômes ont commencé à apparaître. Elle a enfin pris conscience de son mal-être lors d’une formation sur le harcèlement au travail. La formatrice a voulu parler avec Stéphanie après la formation car elle ressentait qu’elle n’allait pas bien. C’est grâce à cela que Stéphanie réalisa à quel point son travail ne lui correspondait plus et la rendait malade.

C’est difficile de faire comprendre aux gens que tu ne veux plus retourner à ton travail.

Stéphanie

Rebondir après le bore-out

Il aura fallu six mois d’arrêt maladie à Stéphanie pour essayer de se reconstruire. Lorsque l’on est fonctionnaire, c’est très difficile de quitter son emploi, car l’on part sans rien : pas de chômage, aucune aide financière. Il y a cette notion de désertion, comme dans l’armée.

Mon corps s’était mis en mouvement, comme pour dire “je n’y vais pas”.

Stéphanie

Après cet arrêt, elle revient dans son travail avec un nouveau projet qui répond plus à ses attentes et à ses valeurs. Ainsi qu’avec une nouvelle équipe. Mais elle se rend compte que son bore-out n’est pas soigné et qu’elle aurait dû se faire aider et accompagner par un.e professionnel.le de santé pour guérir et remonter la pente. Elle a le sentiment de ne pas avoir soigné correctement toutes ses blessures en elle, au niveau professionnel.

Comment retourner au travail après un bore-out ? 

Se faire aider est très important. Stéphanie ne pense pas que l’on guérisse totalement du bore-out un jour mais qu’avec du temps et de l’accompagnement, on peut se sentir quasiment guéri.

Cette blessure reste toujours un peu au fond de soi, comme un feu rouge ou un stop à ne pas dépasser. Pour pouvoir retourner au travail, il faut d’abord chercher et donc trouver du sens dans ce que l’on fait. Toujours cette quête de sens.

L’important est de changer quelque chose, de changer de cadre de travail. Cela peut passer par le changement de mission, de lieu, d’équipe de service. Ou bien complètement de travail, comme Stéphanie qui s’est reconvertie.

L’essentiel est de trouver ses valeurs, de trouver son cadre et d’arriver à se l’imposer à soi-même.

Crédit musique : S-Coast

Si vous souhaitez témoigner ou si vous connaissez quelqu’un qui aurait quelque chose à dire, n’hésitez pas à nous contacter !

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About the Author

Marjolaine

Je suis Jo, née en octobre 1987,  j’ai vécu les 23 premières années de ma vie à Fontenay sous bois (94) en région Parisienne, pour ensuite plier bagage et m’installer près des montagnes Alpines à Grenoble en 2012. Je suis photographe culinaire et illustratrice.

Depuis toute petite, je me questionne sur notre société. Comment est-elle faite ? Pourquoi avons-nous des tabous ? Comment faut-il s’habiller ? Etc. J’ai toujours été à contre-courant, car je ne voulais ressembler à personne.

Encore aujourd’hui, j’ai beaucoup de questions. C'est en discutant avec d'autres que je me suis aperçue que je n'étais pas la seule. Mais lorsqu’il y a des tabous, difficile d’obtenir des réponses…

Fin 2020, j’ai rencontré Manon qui réalise ses propres podcasts. De fil en aiguille, nous avons beaucoup parlé et nous nous sommes aperçues que nous avions beaucoup de choses en commun, notamment les podcasts et les sujets de société.

La suite, vous la connaissez.

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