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#25 Etre une mère transgenre

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Violaine est née assignée garçon. C’est à l’âge de 18, grâce à une transition hormonale, qu’elle peut enfin vivre sous l’identité d’une femme. Après ce parcours, bien dans sa peau, elle rencontre un homme, celui qui deviendra son mari. Ensemble ils construisent une relation de couple tout à fait “classique”. Et très vite arrive le projet d’avoir un enfant ensemble. C’est en se lançant dans un parcours de GPA que Violaine devient une mère transgenre.

La transidentité

Autour de 12 / 13 ans, Violaine commence à se poser des questions sur son identité de genre. Elle commence à se rendre compte d’un certain mal-être au fond d’elle. Elle ressent de la jalousie envers sa sœur jumelle qui vivait la puberté féminine avec le corps qui se féminise, les première règles, etc. C’est sur internet qu’elle se réfugie et qu’elle trouve des témoignages de personnes qui ressentent la même chose qu’elle. C’est à la fois rassurant et effrayant, elle décide donc de mettre ses questionnements de côté.

Pendant plusieurs années, elle vit avec un masque. Elle se féminise en cachette chez elle ou quand elle sort avec des ami.e.s avec la complicité de sa soeur. Violaine explique à plusieurs reprises à quel point elle se sent chanceuse d’avoir eu un entourage amical aussi bienveillant envers elle à ce moment. A la fin de l’épisode, elle précise quand même que toute cette période n’a pas été sans remarques désobligeantes et insultes.

A 18 ans, Violaine peut enfin entamer une transition hormonale, elle raconte ce parcours dans les grandes lignes dans l’épisode.

Le parcours de GPA

C’était un rêve de pouvoir devenir parent, de devenir maman.

Violaine

Après plusieurs années de couple, les projets s’installent avec son chéri. Iels emménagent ensemble, se marient et l’envie d’avoir un enfant ensemble commence à se faire sentir. Iels se rendent compte que les choix qui s’offrent à eux sont minimes. Il y a l’adoption ou la GPA (gestation pour autrui). L’adoption semble difficile pour une mère transgenre. L’atypicité de leur couple ne leur permet pas d’être parmi les dossiers prioritaires. Iels se tournent alors vers la GPA.

C’est un parcours qui n’est pas autorisé en France. Les pays qui pratiquent la GPA sont peu nombreux. Le couple décide de s’orienter vers le Canada qui lui semble le pays le plus éthique selon leurs critères. Violaine explique ce choix dans l’épisode.

Une fois le pays et l’agence choisis, iels ont un premier rendez-vous, chez elleux, avec un.e représentant.e de l’agence en France. Quelques mois plus tard, iels se rendent au Canada pour rencontrer l’agence, la clinique et la mère porteuse qui a décidé de les aider. C’est également à ce moment qu’ils font appel à un don d’ovocytes et que le mari de Violaine procède à un prélèvement de spermatozoïdes. L’accueil au Canada est bienveillant, mère transgenre ou non, Violaine se sent comme tous les couples.

L’insémination se fait peu de temps après leur retour en France. Et seulement quelques semaines plus tard, iels apprennent la bonne nouvelle que leur mère porteuse est bien enceinte.

Raconté comme cela, le parcours paraît simple et rapide. Pourtant ce n’est pas le cas. Il est très long. Chaque étape prend plusieurs mois, les moments d’attentes sont difficiles psychologiquement et ce n’est que le début d’une vie de parents pleine de doutes.

Etre une mère transgenre

Après l’annonce de la grossesse de la mère porteuse, Violaine se sent tout de suite investie à tel point que certains symptômes de grossesse viennent la perturber. Elle ressent des nausées, une extrême fatigue et une prise de poids qu’elle n’explique pas encore aujourd’hui. L’angoisse des trois premiers mois est bien là, elle ne se reconnaît plus.

Au milieu de la grossesse, le couple décide de retourner au Canada pour plusieurs raisons. D’abord, iels ont besoin d’être rassurés quant à la grossesse. Et puis la clinique propose à Violaine un protocole qui lui permettra d’allaiter sa fille à sa naissance. C’est une grande surprise et un immense bonheur pour elle qui a ce regret de ne pas avoir porté son enfant.

A la fin de la grossesse, le couple retourne une troisième fois au Canada pour assister à l’accouchement et faire connaissance avec leur petite fille. Iels restent quelques semaines afin de préserver leur cocon. Violaine décrit ce moment inoubliable pour elle dans l’épisode.

A leur retour en France, c’est le quotidien qui reprend son cours. Mais le quotidien a bien changé avec l’arrivée d’une enfant. Violaine observe qu’elle vit les mêmes problématiques que toutes les autres mamans. Le post-partum est difficile : la fatigue est bien là, le rôle de maman prend le dessus sur tous les autres, elle découvre l’isolement social et aussi l’incompréhension de son mari. Autant de choses qui vous feront peut-être écho si vous avez des enfants ou si vous avez déjà entendu des témoignages sur cette période compliquée.

Etre transgenre n’empêche pas d’être mère, être transgenre n’empêche rien. Etre une mère transgenre n’est pas différent d’être une mère. Et c’est là tout le témoignage de Violaine.

Une mère est une mère.

Crédit musique : S-Coast

Si vous souhaitez témoigner ou si vous connaissez quelqu’un qui aurait quelque chose à dire, n’hésitez pas à nous contacter !

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About the Author

Manon

Au fil de voyages, de rencontres et de curiosité, j'ai découvert des sujets jamais abordés dans mon cercle familial et amical. Je me suis forgé mes avis mais je les garde beaucoup pour moi. Par contre, j'aime écouter et questionner les autres pour comprendre les leurs.

En 2018 je découvre le monde du podcast, j'en écoute beaucoup, énormément même. Je crée mon premier podcast en 2020 pour rencontrer, et discuter avec, des personnes qui ont changé de vie. Ca devient vite une évidence, j'adore ça, et j'ai plein d'idées !

En 2021 Jo me parle de 100 Tabou, j'ai un coup de coeur pour l'idée et la sensibilité de Jo. Alors c'est parti, je me lance avec elle.

Et la suite on va l'écrire ensemble.

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